Mai 2024

Mensuel pratique et interactif de l’optique

Édito

Coopérations...

On n’en a pas fini avec les conséquences des cyber-attaques subies il y a quelques semaines par les 2 plateformes de TP, Viamedis et Almerys. Outre la perturbation de l’activité de ceux d’entre vous qui pratiquent le tiers payant via ces plateformes, l’épisode a remis sur le devant de la scène la question de la transmission des données de santé et de leur sécurisation, compte tenu de l’ampleur des data piratées (celles de 33 millions d’assurés). C’est en ce sens que la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) invite ce mois-ci tous les opticiens à alerter leurs parlementaires, députés et sénateurs, sur l’urgence de mettre en place un système qui permettrait de garantir à la fois la traçabilité des produits délivrés et la protection des données personnelles.
Au-delà, il s’agit bien, pour notre secteur, de régler, une fois pour toutes, le sujet de la conformité des produits facturés avec les équipements délivrés. Et ce d’autant que l’Assurance maladie vient de donner un coup de projecteur aux pratiques frauduleuses dans le domaine de la santé en publiant les résultats records de fraudes détectées et stoppées en 2023 : 466 millions € dont 4,6 % sont imputables au secteur de l’audio, avec une porosité, relevée par l’Assurance maladie, entre optique et audio. On ne peut que se féliciter de voir les pouvoirs publics s’intéresser de près aux “dysfonctionnements” qui affectent le système de santé, dont fait partie également sa “financiarisation” croissante sur laquelle se penche actuellement une mission d’information sénatoriale qui devrait rendre ses recommandations avant l’été. Sur toutes ces questions, seul un travail en commun entre tous les acteurs en présence (pouvoirs publics, Ocam, professionnels de santé) permettra de dégager une solution pertinente et efficace.

Travail en commun, partage de tâches entre acteurs du système de santé : c’est aussi ce que préconise la Haute Autorité de santé dans un avis publié en mars dernier. Elle en appelle à une accélération des coopérations pour réduire les délais d’accès aux soins, renforcer l’attractivité des métiers et améliorer la qualité des services rendus. Qu’il s’agisse de la lutte contre la fraude ou de l’amélioration du système de santé, reste à traduire ces bonnes intentions dans les faits.

Marie-Dominique Gasnier