Après le coup d’arrêt dû à la crise sanitaire, les cessions de fonds de commerce sont reparties à la hausse en 2021 (27 756 transactions). Et l’optique reste un des secteurs où les prix moyens sont les plus élevés.
224 289 €
C’est le prix moyen des cessions de fonds de commerces d’optique* en 2021 (ce montant ne concerne pas les ventes de société), selon la dernière étude du cabinet Altares-D & B**. S’il enregistre une légère baisse (-0,8%), ce montant place les opticiens dans le top 10 des secteurs où les prix restent les plus élevés.
Ces transactions se sont effectuées à 69% du CA HT annuel (médiane), alors que, pour les pharmacies, le prix moyen s’élève à 1 041 789 € (en baisse de -9,6% vs 2020), soit 70,4% de CA annuel. Mais ces dernières continuent de tirer vers le haut la valorisation moyenne des fonds de commerce, tous secteurs confondus.
On observe en 2021, pour tous les commerces, une hausse des reprises, après plusieurs années consécutives de baisse. Et le prix moyen de vente poursuit son augmentation, initiée en 2017. Sous la barre des 180 000 € en moyenne en 2017, les affaires se sont conclues à des montants proches de 185 000 € en 2018 et 2019 avant d’approcher 198 000 € en 2020. Le prix de cession a même dépassé la barre des 200 000 € en 2021.
Un enjeu de vitalité des territoires
Sans grande surprise, l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes concentrent le tiers des transactions. Et la région francilienne se hisse à la première place des territoires où les fonds de commerce se valorisent le plus cher. Pourtant, le prix de vente moyen y est en léger recul en 2021. En revanche, il continue de progresser dans les Pays-de-la-Loire, les Hauts-de-France, la région PACA et la Bretagne. Les Pays-de-Loire occupent la 2e marche du podium des prix moyens de vente avec un nombre de transactions au plus haut sur les 5 dernières années. Loire-Atlantique et Maine-et-Loire font partie également des départements où il fait bon vivre l’optique (lire aussi Hors-Série Parcours de l’entrepreneur 2021, pages 12-13), avec un CA TTC potentiel moyen par magasin d’optique supérieur à la moyenne nationale (517 639 € TTC) et un nombre d’habitants par point de vente qui reste encore plus élevé que la moyenne (5 199 hab./magasin).
Source : Altares – Crédit : Bien Vu
Sujet de réelle inquiétude : la faible attractivité confirmée des communes de moins de 3 000 habitants (90% de l’ensemble des communes françaises). Elles ne représentent que 25% des cessions de fonds. Or, dans ces petites villes ou villages, quand un commerce de proximité baisse le rideau, faute de repreneur, c’est leur vitalité même qui est en danger ! « L’enjeu de revitalisation de ces territoires est donc plus que jamais d’actualité », souligne l’étude Altares.
Des vendeurs (et des acheteurs) de plus en plus vieux
Près de 6 vendeurs sur 10 ont désormais plus de 50 ans (31 % entre 51 et 60 ans et 28% plus de 60 ans), avec une moyenne d’âge de 52,5 ans. Ce « vieillissement » des vendeurs est un signal faible : la plupart des cessions ont pour objectif, non pas de réinvestir, mais de sécuriser la retraite. Avec comme écueil bien souvent un arrêt des investissements dans le fonds les années précédentes.
Côté acheteurs, le vieillissement est moins sensible : leur âge moyen progresse peu à peu d’années en années, mais reste encore situé entre 42 et 43 ans.
Ces disparités entre les communes et la hausse de l’âge moyen des acheteurs/vendeurs interrogent sur l’attractivité des reprises de fonds, en dépit de la croissance des transactions et des prix moyens en 2021. « Ventes qui ne trouvent pas preneurs ? Moins de successeurs salariés ? Défaut d’accompagnement dans l’établissement du juste prix ? Moins de savoir-faire métier indispensable pour reprendre un fonds ? Crainte de la volatilité de la clientèle en cas de reprise ? », s’interroge l’étude Altares. Quelle que soit la réponse, redonner de l’élan à la transmission des fonds est un enjeu absolument essentiel pour que les petites villes trouvent un nouveau modèle de développement.
*Le fonds de commerce est composé de différents éléments, les uns dits « corporels » comme le matériel, le mobilier, les marchandises, les équipements et les autres dits « incorporels » comme la clientèle, le droit au bail des locaux, le nom commercial, la marque, les licences, etc. Si l’entreprise est exploitée par une société, l’acquéreur aura alors le choix entre l’acquisition du fonds de commerce, actif principal de l’entreprise ou l’acquisition des titres, qui représentent la société. Dans le second cas, il reprend l’éventuel passif de l’entreprise.
**Bilan 2021 – Ventes et cessions de fonds de commerce, Altares.