Pour répondre à ces questions, nous vous avons envoyé un sondage courant avril 2023*. Au vu des résultats, peu de changement par rapport aux années précédentes dans votre ressenti vis-à-vis des réseaux de soins, que vous y soyez affilié ou non. L’adhésion ou non reste un choix déterminant pour votre activité qui relève surtout de votre stratégie commerciale et de votre vision du métier.
Vous restez attentistes face aux prochains appels d’offre
Vous êtes moins nombreux à vouloir candidater cette année aux appels d’offre des réseaux : 37% d’entre vous répondent positivement. Un attentisme que nous avions déjà observé lors de notre précédente enquête effectuée en septembre 2019 alors que l’ensemble des réseaux s’apprêtaient à leur renouvellement (lire Bien Vu, septembre 2019, pages 8-10). Il n’est pas nouveau : parce qu’elle est structurante pour votre activité, l’adhésion à un réseau reste une décision qui dépend des conditions des appels d’offre, surtout dans le contexte inflationniste actuel. Pas inédite non plus, la différence dans ce type de sondage entre un déclaratif et, au bout du compte, la décision finale.
Mais les réseaux conservent leur poids dans votre activité
Il n’empêche que 55% des répondants à notre sondage ont déclaré être adhérents actuellement à un réseau de soins. Compte tenu de la sur-représentativité parmi eux des indépendants, ce pourcentage est légèrement sous-évalué par rapport à la réalité du marché. Cette appartenance à un réseau de soins a un rôle structurant dans votre CA : pour les 2/3 d’entre vous qui en font partie, les réseaux pèsent plus de 30% (plus de 50% pour près d’un opticien sur 3). Des chiffres qui confirment leur place dans l’activité de notre secteur, 3 ans après la mise en place du 100% Santé, dont on pouvait supposer qu’il restreindrait leur rôle. Mais des résultats à pondérer. En effet, à la question « Suivez-vous ce chiffre régulièrement ? », vous êtes 62% à répondre : « non, c’est une estimation ». Sur cette question des réseaux, on le voit bien, la perception et le ressenti restent dominants.
L’adhésion aux réseaux : entre décision stratégique et « mimétisme »
Pour 44% d’entre vous qui allez candidater, adhérer aux réseaux de soins reste une décision entrepreneuriale dictée par le poids qu’ils conservent dans votre CA. Pour un tiers, la décision repose sur une forme de mimétisme : difficile de ne pas répondre aux appels d’offre quand on estime que la grande majorité des magasins vont le faire. Peu d’entre vous voient dans les réseaux un rôle « positif » global sur le marché, qu’il s’agisse de la garantie du maintien d’un marché libre face à la mainmise potentielle de l’Etat (lire Bien Vu mars 2023, page 12) ou de la participation active à la solvabilité et vitalité du secteur.
Des réseaux perçus comme contraire à une certaine vision du métier
Pour ceux d’entre vous qui n’envisagent pas de répondre aux prochains appels à candidatures, 2 raisons principales guident votre choix : le maintien de votre liberté de conseil auprès de vos porteurs, et la valorisation de votre métier. La double pression sur les marges (réseaux et 100% Santé) pèse peu dans votre prise de décision. On le voit encore une fois : la non-adhésion relève moins d’un choix stratégique économique que d’une certaine conception du métier.
*Le sondage a été adressé début avril à nos lecteurs. 61% des répondants sont des opticiens indépendants, ce qui signifie qu’ils sont sur-représentés par rapport à leur poids « numérique » sur le marché. 38% sont des opticiens sous enseigne et 1% des mutualistes. 30% ont un magasin dont le CA TTC est inférieur à 300 K€, 24 % avec un CA TTC entre 300 et 500 K€, 18% entre 500 et 700 K€, 15% entre 700 K€ et 1 million €, 13% au-delà d’1 million €.