Vous allez créer ou reprendre un point de vente dans les mois à venir ? Comment appeler votre magasin ? Entre quête d’originalité, nécessité d’être compréhensible et volonté de se différencier, pas si facile de nommer son magasin d’optique quand on est opticien indépendant. Quelques repères pour vous guider dans votre démarche.
- Votre choix d’implantation est fait, vous maîtrisez votre zone de chalandise, votre positionnement est clair et votre prévisionnel a pris forme… Reste ce détail, qui n’en est pas un : comment appeler votre point de vente ? Il vous faut en effet à travers cette appellation définir la quintessence de votre vision du métier, ce qui définit et différencie votre activité de vos concurrents. Première chose à faire : procéder à un benchmark des magasins de votre secteur. Objectif : en reprendre les codes, tout en cherchant à vous différencier. Votre fil rouge : un nom distinctif doit être approprié, mémorable, facile à lire et à prononcer, rester exempt de toute connotation négative. Il doit être évocateur, c’est-à-dire donner une indication, même indirecte, de la finalité du magasin. Vous pouvez, bien sûr, opter pour une appellation « classique » avec le mot Optique ou Optic. Avantage : la clarté. Inconvénient : rien ne fait la différence avec vos concurrents.
- Trouver le ton juste. Quel que soit votre choix final, il doit exister une cohérence entre le concept magasin, son offre, son identité visuelle et sa dénomination. C’est l’ADN du magasin, son service, l’accueil, qui amène au nom et pas l’inverse. Un juste milieu pas si simple à trouver en cas d’originalité… C’est justement l’expérience de Yoan Delferrière et de Marion Eriaud, qui ont créé leur point de vente indépendant, « Raymond, où t’as mis tes lunettes ? », aux Sables d’Olonne (85). « Dans notre ville, dont la population est assez âgée, nous souhaitions ouvrir un magasin ciblant les porteurs de plus de 50 ans, tout en revendiquant un parcours de vente à la fois rigoureux et décontracté. Et nous ne voulions pas que nos prénoms apparaissent dans l’appellation du magasin, en cas d’une seconde création… Et, franchement, nous ne trouvions rien d’original et d’adéquat malgré un certain effort de brainstorming et quelques hésitations sur le ton gentiment moqueur du nom que nous avons choisi », explique le couple. « Si l’intérieur du magasin reste sobre et élégant, notre approche du client, faite de rigueur, de bonne humeur et d’espièglerie, correspond bien au nom de notre magasin. »
- S’inscrire dans une logique patrimoniale ou s’inspirer de la culture du territoire. C’est ce qu’a fait Céline Bénardeau, opticienne propriétaire de Fox See à la Verpillière, en Isère (38). « Le nom de la ville vient de ‘’vulpes’’, c’est-à-dire la racine latine de renard, un animal qui était très présent sur le territoire lors de la création de la paroisse. On le retrouve d’ailleurs sur les armoiries de la commune… Et dans le nom de notre magasin, avec ‘’fox’’ pour renard et ‘’see’’ pour voir. Et foxy signifie ‘’rusé’’ en anglais », explique-t-elle. Un choix qu’elle ne regrette pas, les premiers retours de la clientèle alternant entre surprise, curiosité et sympathie. « En reprenant des éléments emblématiques de notre commune, nous nous affirmons comme des entrepreneurs locaux : cela nous permet en prime d’expliquer la petite histoire de notre marque et d’installer une forme de complicité de territoire. »
- Opter pour la tendance actuelle en utilisant le terme d’atelier, en faisant appel à l’intimité ou la personnification. Vous pouvez utiliser votre prénom, par exemple Les Lunettes de… ou l’Atelier de… Cela a le mérite de donner de l’authenticité, de la chaleur et de jouer sur la notion d’artisanat. Mais cela perd de son sens si vos proches concurrents usent de la même approche dans votre zone de chalandise. Et n’oubliez pas que les tendances d’aujourd’hui sont les standard de demain !