Face au risque économique consécutif à la crise sanitaire, quels types d’entreprise se révèlent les plus fragiles en termes de solvabilité et de liquidités ? Une récente étude de l’OFCE (L’Observatoire français des conjonctures économiques) analyse l’impact à horizon 2021 des pertes d’activité en 2020 en fonction des tailles d’entreprises.
Le chiffre
Selon une étude de l’OFCE, publiée le 19 juin, 11% des microentreprises (moins de 10 personnes et CA annuel inférieur à 2 millions €, source : Insee) et 13% des grandes entreprises ont des problèmes de liquidités (contre 7% pour les PME). 4% d’entre elles se retrouvent insolvables (contre 2% pour les ETI et 1% pour les PME).
Effet de choc du Covid 19 par taille d’entreprises
Source : Dynamique des défaillances d’entreprises en France et crise de la Covid-19, Sciences PO-OFCE, Mattia Guerini, Lionel Nesta, Xavier Ragot, Stefano Schiavo.
L’analyse
L’étude de l’OFCE a simulé l’impact de la crise sanitaire au 1er janvier 2021 sur la solvabilité des entreprises françaises à partir d’un échantillon d’un million d’entreprises. Elle montre que les problèmes de liquidités (tensions de trésorerie liées à un manque de liquidités) et d’insolvabilité (fonds propres négatifs ce qui peut s’apparenter à un état de cessation de paiement) se concentrent fortement sur les plus petites et les plus grandes entreprises. Plusieurs raisons à ce « phénomène en U », selon les auteurs de l’étude : la rareté des liquidités met en détresse plus facilement les microentreprises, quand l’endettement cumulé trop élevé fragiliserait plus vite les grandes entreprises. Meilleures gestionnaires, ou disposant au final d’une meilleure visibilité sur les stocks de dettes et liquidités, ETI et PME s’en sortiraient mieux. Selon notre enquête exclusive Bien Vu publiée dans le numéro de juin 2020 (tous les résultats dans Bien Vu juin 2020 pages 10 – 11), 64% des opticiens sondés déclaraient en mai dernier rencontrer de sérieux problèmes de trésorerie.