Entre la constitution du stock, les charges et les loyers, pas toujours facile de tenir le choc lors de la création d’un point de vente. Raison de plus pour limiter vos frais d’aménagement. Étapes par étapes, entre bon sens et débrouillardise, ces expériences de terrain pourraient bien vous être utiles…
Même choix pour Olivier Delhaye et Benjamin Didion, opticiens implantés à Fontainebleau (77) : « Nous avons mis à nu nous-mêmes le gros œuvre, supprimé la climatisation, coupé certaines alimentations en eau. 3 mois de travail, mais rien d’insurmontable tant que l’on se documente ».
Mais pour certains aménagements, faire appel à des « pros » reste indispensable. « Mon local étant une ancienne pharmacie, quasi vide, il fallait le rendre compatible avec mon activité d’opticien. Ajout d’un escalier, surélévation de l’atelier, isolation… Pour ces éléments ‘’structurels’’, j’ai eu recours à un maître d’œuvre », explique Michael Conçu, situé à Stiring-Wendel (57).
Slimane-Geoffroy Eddahmani, lui, l’a jouée… À l’ancienne. « J’ai fait un plan à l’échelle, sur une grande feuille, armé de mon crayon, en ayant mesuré au préalable mes meubles, mon comptoir et mes facings. Vu d’en haut, sans 3D, c’est bien suffisant pour se faire une idée du parcours client dans 60 m2 », confie cet indépendant implanté à Saint-Just-en-Chaussée et à Maignelay Montigny (60).
Garder des petits défauts, volontairement, peut aussi être un choix. « J’ai conservé le comptoir d’origine, celui de l’ancien fleuriste, en raison de sa patine. Il a ‘’vécu’’, mais il colle à mon image d’artisan lunetier. Tout comme mon atelier en planches de bois brut. Pas cher, fonctionnel et cohérent avec mon profil », s’amuse Norberto Fernandes.
De son côté, Slimane-Geoffroy Eddahmani a misé sur la simplicité, faute de pouvoir s’appuyer sur des éléments existants. « N’ayant pas un flux important en magasin, un espace ‘’accueil’’ était facultatif et comme mon atelier est à l’écart, pas besoin de le mettre en scène. Par contre, j’ai soigné l’exposition des montures, bien espacées sur des étagères blanches », explique le Picard, originaire de Creil.
Autre option, retenue par Michael Conçu : s’appuyer sur un proche expérimenté. « Mon père m’a aidé à concevoir mon facing enfant. Le résultat est irréprochable, pour un coût finalement comprimé », poursuit le Mosellan.
Reste aussi la possibilité d’acheter des meubles “grand public” et à les intégrer en douceur. « Mes étagères sont issues de la grande distribution, ainsi que mes panneaux muraux. J’ai fait le choix de meubles sobres pour que mes montures soient mises en avant, grâce à des spots assez puissants », ajoute Slimane-Geoffroy Eddahmani. Qui reste convaincu que cette question de l’éclairage reste une affaire de pros. Tout comme Gaël Forraz, propriétaire de 4 magasins Atol (38, 69). « Faire appel à un spécialiste de la lumière fait la différence par rapport à un simple électricien. Éclairage plus puissant, mieux ‘’pensé’’, sans être éblouissant… C’est un point sensible quand on prend possession d’un local », conclut l’opticien. Preuve, tout de même, que la débrouillardise a ses limites.